vendredi 15 février 2008

France : le secteur privé a créé près de 300.000 emplois en 2007

Au 31 décembre 2007, le nombre de salariés des secteurs "principalement marchands" dépassait les 16 millions de personnes soit une hausse de 1,9% par rapport à 2006. Les économistes tablent sur un ralentissement en 2008.

"L'année 2007 pourrait se révéler la meilleure du siècle", en matière d'emploi salarié... La remarque, formulée par l'Unedic, à l'occasion de la publication des chiffres du troisième trimestre, sera-t-elle validée d'ici aux 90 prochaines années ? Quoi qu'il en soit, l'emploi salarié dans le secteur concurrentiel s'est inscrit en nette amélioration l'année dernière. Il a progressé de 0,4% au quatrième trimestre 2007 (+59.900 postes) et de +1,9% par rapport à 2006 (+298.000), dépassant les 16 millions de salariés fin décembre, selon des chiffres provisoires de l'Insee diffusés vendredi par le ministère de l'Emploi.
A Bercy, l'heure est à la satisfaction. La ministre de l'Economie et de l'Emploi Christine Lagarde s'est félicitée dans un communiqué "de la vigueur remarquable des créations d'emplois en 2007 (+298.000)", saluant "un rythme inédit depuis l'an 2000" qui "conforte son analyse selon laquelle les fondamentaux de notre économie restent bien orientés".
Les chiffres du 4e trimestre prolongent le rythme de créations d'emplois observé depuis le printemps 2007 : au premier trimestre, on en comptait +109.000, au deuxième trimestre 2007, +65.000 et au troisième, +64.000.
Sur l'ensemble de l'année, cela signifie que l'économie française a créé plus d'emplois qu'elle n'en a détruit ; elle a ainsi dépassé sa performance de 2006 (+189.000). L'année la plus dynamique avait été l'année 2000, à l'issu de laquelle un solde positif de 567.000 emplois avait été enregistré, la plus mauvaise étant 2003 avec un solde négatif de 53.000 emplois.
Les économistes tablent sur un ralentissement en 2008. Les résultats définitifs seront publiés le 21 mars.
Par secteurs d'activité,
la construction s'illustre par un remarquable dynamisme de l'emploi, avec +1% de créations d'effectifs salariés au dernier trimestre 2007 (+14.800 postes) et +4,5% sur un an (+64.300).
Mais sur l'année, ce sont surtout
les services qui permettent de faire le plein d'emplois : le secteur tertiaire a ainsi enregistré +0,6% de créations nettes d'emplois salariés (+62.100 postes) au dernier trimestre 2007 et +2,7% sur un an (+282.400).
A noter que les nombreux emplois d'intérimaires se rangent dans la catégorie tertiaire, même quand il s'agit de missions d'intérim effectuées dans l'industrie ou le bâtiment. La création d'emplois en intérim a atteint +0,4% sur le dernier trimestre (+2.500) et +5,8% (+36.200) sur l'année 2007.
Pour l'industrie à proprement parler, l'hémorragie d'emplois stables continue, avec une baisse de -0,5% au dernier trimestre (-16.900 postes) et de -1,3% sur l'année (-48.900).
Au dernier trimestre, l'industrie a ainsi détruit davantage de postes salariés que le bâtiment et les travaux publics n'en ont créés.
Autre information livrée par le ministère, la durée hebdomadaire collective moyenne du travail est restée stable à 35,6 heures à la fin décembre, alors que la loi favorisant les heures supplémentaires est entrée en vigueur.
Cette stabilité semble indiquer que les entreprises et les salariés ayant bénéficié de ce dispositif phare illustrant le "travailler plus pour gagner plus" du président Sarkozy ont surtout bénéficié d'un effet d'aubaine, puisque la durée moyenne du travail n'a pas augmenté. Elle est la même depuis cinq ans.

samedi 9 février 2008

Subprime : le G7 exhorte les banques à une opération vérité


Les ministres des Finances et banquiers centraux réunis à Tokyo ont demandé aussi samedi aux institutions financières de renforcer leurs capitaux "si nécessaire". Le G7, qui craint un ralentissement de leurs économies, engage aussi les pays producteurs de pétrole à augmenter leur production.
Les ministres des Finances et banquiers centraux du G7, inquiets pour leurs économies, ont demandé samedi aux institutions financières de dévoiler "entièrement et rapidement" toutes leurs pertes liées aux crédits immobiliers à risques américains, selon leur projet de communiqué final.
Lors de leur réunion de Tokyo, les ministres et gouverneurs de banques centrales ont insisté sur "l'importance pour les institutions financières de dévoiler entièrement et rapidement leurs pertes", ainsi que et la valorisation des créances à risques dont elles disposent encore, selon ce projet de texte.
Les pays du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie, Canada) ont également exhorté les agences de notation financière à" empêcher les conflits d'intérêt potentiels". Les agences de notation sont chargées d'évaluer les capacités de remboursement des entreprises et des institutions publiques qui s'endettent. Ces notes servent à orienter les choix des investisseurs. Les agences sont toutefois critiquées depuis l'éclatement de la crise du "subprime" l'été dernier en raison d'un conflit d'intérêt potentiel, puisqu'elles tirent aujourd'hui l'essentiel de leurs revenus des émetteurs de titres qu'elles sont chargées d'évaluer objectivement.
Les ministres des Finances et banquiers centraux des pays riches du G7 ont estimé samedi que leurs économies allaient toutes subir à court terme un ralentissement de leur croissance, selon un projet de communiqué final dont l'AFP a obtenu une copie.
L'environnement économique mondial est "plus difficile et incertain" que lors de la dernière réunion en octobre, ont jugé les grands argentiers du G7. "Aux Etats-Unis, la croissance de la production et de l'emploi a ralenti considérablement et les risques se sont accrus", ont--ils ajouté. Le marché immobilier résidentiel américain devrait notamment subir "une plus ample détérioration", craint le G7, qui rassemble les Etats-Unis, le Japon, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la France, l'Italie et le Canada.
Pour faire face à cette mauvaise conjoncture, les pays du G7 se disent prêts à "prendre les actions appropriées, individuellement ou collectivement, de façon à assurer la stabilité et la croissance de (leurs) économies" et celle des marchés financiers. Les efforts de transparence demandés aux banques doivent s'accompagner "de mesures pour renforcer leur base capitalistique si nécessaire", ont estimé les membres du G7. Selon eux, de telles mesures joueront "un rôle important pour réduire les incertitudes, améliorer la confiance et rétablir le fonctionnement normal des marchés", en pleine tourmente depuis l'éclatement de la crise l'été dernier.
Le G7 a également appelé "les pays producteurs de pétrole à augmenter leur production", afin de freiner l'envolée actuelle des cours du brut qui aggrave les risques de récession dans plusieurs économies.
Le communiqué final devait, en outre, comporter un passage sur les taux de change, traditionnelle pomme de discorde entre les sept grandes économies. Les pays de la zone euro souhaitaient que le communiqué final du G7, outre la traditionnelle mention sur la faiblesse jugée excessive du yuan, s'alarme également de la dégringolade continuelle du dollar face à la devise européenne, qui pénalise fortement les exportateurs du vieux continent. "L'appréciation de l'euro atteint un niveau où l'on peut considérer qu'il est déjà au-dessus de son niveau d'équilibre", a d'ailleurs déclaré le commissaire européen aux Affaires économiques, Joaquin Almunia, faisant écho à des propos similaires de la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde. Les frictions autour des taux de change se sont en outre atténuées depuis que la Banque centrale européenne a semblé ouvrir à la voie jeudi à une baisse de ses taux directeurs, ce qui a eu pour effet immédiat une détente de l'euro face au dollar.
A Tokyo, les ministres et banquiers centraux du G7 vont aussi prendre connaissance d'un rapport préliminaire du Forum sur la stabilité financière (FSF). Le FSF travaille notamment sur les agences de notation, accusées d'avoir amplifié la crise financière, et sur la transparence des bilans bancaires